[ANALYSE] Fillon coule, Le Pen surnage et Macron flotte

L’élection la plus rocambolesque de la Ve République ouvre sa seconde manche avec le très attendu duel Macron-Fillon. Un scrutin qui a soufflé l’ancienne UMP, explosé le parti socialiste et broyé les Insoumis de Mélenchon.

Quel va être le score de Marine Le Pen au second tour ? La frontiste a surnagé lors de ce premier tour en ne faisant pas le plein de voix qui lui étaient promises. Pour le second tour, l’inconnue du scrutin réside plus dans la performance de la candidate du FN d’approcher les 50% que de les dépasser. Plus le score de Marine Le Pen sera fort, plus la présidence d’Emmanuel Macron sera faible.

L’ensemble de la classe politique française joue sa crédibilité en se plaçant derrière Emmanuel Macron. La classe politique catalane aussi. Le candidat d’En Marche réalise un grand chelem de soutien à Barcelone. Le président de la Catalogne Carles Puigdemont déclarait hier soir en exclusivité pour Equinox que « les Français ont une excellente occasion au second tour d’éviter le triomphe du populisme et de la politique de la peur, et de dire oui à une France ouverte et respectueuse, qui prendrait la tête d’une Europe plus unie, plus démocratique et plus forte. » Même s’il ne cite pas de nom, on comprend aisément que Puigdemont vise Marine Le Pen. Le très indépendantiste président catalan soutient donc Macron.

A l’autre bout de l’échiquier politique, le très anti-indépendantiste, véritable cerveau du parti Ciutadans, jubile sur Equinox, que « Macron sera élu lors du second tour. Cela suppose l’arrêt du populisme, depuis le centre progressiste et libéral. Cela suppose aussi que les valeurs de liberté et du progrès en Europe peuvent donner une espérance à tous, sans tout casser, sans tout jeter à la poubelle, comme le veulent les extrémistes. »  Hors micro, certains responsables indépendantistes déplorent l’élimination de François Fillon qui pendant la campagne avait ouvert la possibilité de soutenir sur le principe l’auto-détermination du peuple catalan.

La brasse vers les législatives

Si Fillon a coulé, les Républicains espèrent sortir la tête de l’eau lors des législatives. Sur la circonscription Espagne-Portugal où Macron a triomphé avec 40%, le siège de députés semble bien être promis à un Marcheur. Même si le parti de Macron n’a encore désigné aucun candidat, ce ne sont pas les postulants qui manquent. Du côté des Républicains, c’est la douche froide. La Sarko-Filloniste Laurence Sailliet, candidate malheureuse en 2012, espérait surfer sur la vague Fillon. Raté. A moins qu’elle ne tente de briguer l’investiture d’En Marche. La socialiste Gabrielle Siry, candidate du Parti Socialiste sur la circonscription pourrait aussi tenter le coup. Pour le moment, rien ne l’indique et ni l’une ni l’autre n’ont fait de commentaires à ce sujet. François Ralle Andreoli, un temps chef du front de gauche en Espagne, aujourd’hui candidat pour le rassemblement citoyen écologiste et de progrès social Agissons Ensemble espère quant à lui tirer son épingle du jeu.

 

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