34.000, c’est le nombre de cartes postales qui sont placardées sur les murs de la Fondation Antoni Tàpies. L’exposition « Dimanche » d’Oriol Vilanova présente des images chinées par l’artiste dans les marchés aux puces durant plus de quinze ans.
Photos: LS/Equinox
Située à deux pas de la Casa Batlló, la Fondation Antoni Tàpies accueille des expositions temporaires, en plus de la collection permanente de l’artiste catalan. Jusqu’au mois de mai, le lieu présente « Dimanche » d’Oriol Vilanova. Une exposition qui a l’air des plus surprenantes, en raison des milliers de cartes postales accrochées aux murs de la Fondation. « Dimanche » rassemble uniquement des cartes postales et rien d’autre. Un choix étonnant puisque cet objet parait presque insignifiant aujourd’hui, alors qu’il a pourtant accompagné de nombreuses vacances de notre enfance.
Durant plus de quinze ans, Oriol Vilanova a collectionné des cartes postales. Il avait l’habitude de se rendre le dimanche dans des marchés aux puces afin d’y dénicher de nouvelles pièces à ajouter à sa collection. Une accumulation que l’on pourrait associer à un collectionnisme presque fanatique mais que l’artiste a eu envie de partager avec le public.
Paysages, monuments et objets absurdes
L’exposition se tient dans deux pièces de la Fondation, à deux étages différents. Lorsqu’on entre dans la première salle, impossible de ne pas être impressionné par les milliers de petits carrés qui s’affichent devant nous. Les cartes postales sont parfaitement alignées du sol au plafond. Netteté et clarté sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit en regardant l’ensemble, sûrement grâce aux murs blancs qui mettent en valeur les milliers de cartes aux murs. En s’approchant, on remarque qu’elles n’ont pas été installées au hasard, mais par thème de couleur. On peut voir une colonne bleue, verte, rouge et ainsi de suite.
Entre les statues, fontaines et monuments, l’architecture a l’air d’être un domaine assez affectionné par l’artiste. À certains endroits, on remarque qu’Oriol Vilanova développe une obsession. Par exemple, le Palais de Justice de Bruxelles apparaît en au moins 40 exemplaires. Les cartes ne sont pas tout à fait les mêmes, à un détail près. Mais il y en a pour tous les goûts, on peut également admirer des drapeaux suisses, rues parisiennes, fontaines lumineuses, fruits, couchers de soleil plutôt kitschs ou même des chats (oui vous avez bien lu). Certaines cartes apparaissent en double mais difficile de comprendre pourquoi. Par exemple, les tractions à la corde sont surreprésentées. L’exposition réserve quelques surprises, avec des cartes absurdes qui présentent un objet exposé sur un fond coloré.
Un grand bazar organisé
Au fur et à mesure de la visite, on comprend que les cartes postales sont classées par thématiques. Une centaine de sections existent au total. Parmi ces colonnes très organisées, il y a également des cartes inclassables. On peut supposer que l’artiste a souhaité montrer la diversité des cartes postales qui circulaient dans le monde entier. Certaines font sourire, d’autres font plutôt peur.
« Dimanche » reste l’exposition parfaite si on a de longues heures devant soi pour découvrir les cartes postales une à une. Elle permet de voir une expo sans prise de tête, puisque le concept c’est de regarder des images tout simplement. Elle représente aussi l’occasion idéale de découvrir la Fondation Antoni Tàpies. Un édifice moderniste qui a été conçu par Lluís Domènech i Montaner et qui combine des briques et du fer forgé. Avec son architecture plutôt industrielle, elle vaut le détour.
Infos pratiques
Expo « Dimanche » d’Oriol Vilanova – Jusqu’au 28 mai 2017
Toutes les infos sur le site officiel ici
Horaires: Du mardi au dimanche de 10h à 19h
Adresse: Fundació Antoni Tàpies, Carrer d’Aragó, 255, 08007 Barcelona
Transport: Métro Passeig de Gràcia (lignes 2, 3 et 4).