Le parti socialiste investit Gabrielle Siry, actuellement conseillère du secrétariat d’Etat en charge du numérique et de l’innovation, pour disputer le siège de député de la 5e circonscription des Français de l’Etranger (Espagne-Portugal-Andorre-Monaco).
Le PS n’optera pas pour un candidat local, contrairement aux souhaits premiers de la fédération des Français de l’étranger et d’une bonne partie des militants. Le choix s’est finalement porté sur Gabrielle Siry, 26 ans, actuellement conseillère affaires internationales et innovation financière d’Axelle Lemaire au secrétariat d’Etat en charge du numérique et secrétaire nationale à l’économie au Parti Socialiste.
Les responsables socialistes de la circonscription refusent toutefois de parler de parachutage. Mehdi Benlahcen, conseiller consulaire PS à Lisbonne et membre du bureau fédéral de la Fédération des Français de l’Étranger, affirme qu’il n’y a eu « aucune imposition de cette candidate par Paris » et que l’investiture a été « ratifiée par le Conseil fédéral qui comprend trois représentants de la circonscription ».
Contactée par Equinox, Gabrielle Siry a assuré bien maîtriser les problématiques des Français de l’Etranger, puisqu’elle a elle-même vécu à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, en Belgique et en Allemagne. Elle indique avoir aussi eu l’occasion d’aborder ces thématiques propres aux expatriés dans le cadre de son travail au parti socialiste mais également au cabinet d’Axelle Lemaire, elle-même ancienne députée des Français de l’étranger. La jeune candidate, dont la mère est d’origine espagnole, se déclare « particulièrement attachée aux territoires de la circonscription ».
Mais l’investiture ne fait pas l’unanimité au parti socialiste. Renaud Le Berre, conseiller consulaire PS à Barcelone et candidat à l’investiture, a adressé, avec une douzaine d’autres signataires (dont quatre sont adhérents au PS), une lettre au bureau national. « Nous sommes de nombreux militants et élus de la 5ème circonscription des français de l’Étranger à nous élever contre l’imposition […] d’une candidate sans aucun lien avec nos territoires, indique le courrier, ce parachutage a été décidé sans aucune consultation préalable avec aucun des militants de la péninsule ibérique ». La circonscription était toutefois réservée par le PS à une candidature féminine, et Mehdi Benlahcen regrette qu’un « élu de la République ne défende pas la loi sur la parité », faisant bien sûr référence à Renaud Le Berre. De son côté, Gabrielle Siry assure « avoir consulté des responsables socialistes locaux de la circonscription de chaque section PS avant de candidater » et avoir reçu des « retours positifs » au vu de son « profil, jeune, économiste, génération Erasmus, connaissant les problématiques des Français de l’étranger et avec une expérience politique ».
Les autres candidats en campagne
Du côté des autres partis, la campagne est déjà bel et bien lancée. Laurence Sailliet, candidate des Républicains, sillonne activement la circonscription depuis déjà de longs mois, tandis que Pierre-Olivier Bousquet, investi par l’UDI, s’était déclaré candidat au début de l’été dernier.
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Au Front National, on nous assure qu’un candidat sera investi avant la fin du mois de mars. Ludovic Lemoues, un temps favori pour obtenir l’investiture, a finalement quitté le parti en novembre dernier. Selon lui parce que « certaines des propositions FN sont dangereuses pour les Français de l’étranger » et qu’il n’est « pas favorable à la sortie de l’Union européenne ou de l’euro ». Certainement aussi parce qu’il avait tweeté le 7 novembre dernier que Florian Philippot était « le fils caché de Michou et d’Amanda Lear » . Une sortie qui lui avait valu une réponse cinglante d’une proche du numéro 2 du Front National : « Quittez le Front. Allez vous enterrer quelque part pour cacher votre homophobie dégueulasse et disparaissez ». Ludovic Lemoues a fondé son propre parti, le Front des Patriotes Républicains, et assure qu’il se présentera pour les législatives dans la circonscription.
Enfin du côté de la gauche de la gauche, plusieurs mouvements s’organisent, s’inspirant notamment des Indignés, de Podemos ou du nouveau parti d’Ada Colau (Un País en Comú). Un candidat pourrait être proposé dans quelques semaines.