Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy s’est entretenu cette nuit avec son homologue américain pour lui faire part de son soutien. Jusque là, Donald Trump était plutôt isolé en Europe. Mais le coup de main espagnol n’est pas si surprenant. Explications.
« Je me propose d’être un interlocuteur des Etats-Unis en Europe, en Amérique latine, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ». C’est par cette phrase échangée cette nuit au téléphone avec Donald Trump que le premier ministre Mariano Rajoy entend poser les bases d’une bonne relation entre l’administration américaine et l’Espagne. Pour le moment, c’est le coup de fil le plus positif qu’ait pu recevoir Donald Trump lors de ses conversations avec les chancelleries européennes.
Le 28 janvier, le milliardaire s’est entretenu avec l’Allemande Angela Merkel et le président François Hollande. Le lendemain, le leader américain conversait, toujours par téléphone, avec le premier ministre italien Paolo Gentiloni. La Maison Blanche a communiqué à la presse que tous les gouvernements avaient fait part de leur volonté de coopérer, mais des fuites laissaient entendre que les différences politiques étaient notables entre tous les exécutifs européens et Donald Trump. Ce qui semble ne pas être le cas avec l’Espagne, beaucoup plus ouverte.
L’Espagne, grande alliée de George W. Bush
La diplomatie espagnole pourrait bien souhaiter reprendre la place qui était la sienne durant les années 2000. Georges W. Bush, victime de l’opposition de la France dans la guerre contre l’Irak, trouvera un allié plus que fidèle en Espagne avec le premier ministre conservateur Jose Maria Aznar.
L’Espagne se retrouvera en première ligne internationale et deviendra une référence pour le Parti républicain américain. Il se dit que l’ancien président Aznar conserve ses entrées à la Maison blanche version Trump et qu’il compte en faire profiter la diplomatie espagnole afin de redevenir un grand acteur sur la scène internationale. Une tâche qui s’avère risquée puisque l’Espagne doit aussi composer avec son partenaire économique mexicain. D’ailleurs, la diplomatie espagnole a fait part de son courroux quand la Maison blanche a supprimé le castillan de son site web courant janvier.