Ada Colau pourrait-elle devenir présidente de la Catalogne?

Ada Colau a toujours caché son ambition et cultivé une image modeste qui lui a permis hier de remporter la mairie de Barcelone et pourrait demain lui faire gagner la Catalogne, voire l’Espagne.  Elle travaille actuellement à la construction de son nouveau parti : Catalunya en Comú (La Catalogne en commun).

Le nom d’Ada Colau flotte toujours dans les conversations lorsque l’on parle de la présidence de la Catalogne ou du gouvernement d’Espagne. Tel était le constat du site Politico la semaine dernière, qui plaçait la maire de Barcelone à la 5e place dans son classement des 28 personnalités les plus influentes d’Europe pour 2017.


Lire aussi : Ada Colau, dirigeante la plus influente en Espagne selon Politico


Courant novembre, on annonçait qu’une majorité alternative allait se former à la mairie de Barcelone pour remplacer A. Colau. Le républicain de gauche (ERC) Alfred Bosch y croyait. « On ne peut plus travailler avec elle, il n’est pas complètement impossible, même si c’est dur, de former une majorité contre elle. Peu importe qu’elle ait une notoriété médiatique internationale, ce qui nous intéresse c’est Barcelone « , confiait alors à Equinox un leader indépendantiste d’ERC proche d’Alfred Bosch. Cependant la désunion des anti-Colau au conseil municipal (allant de la droite très conservatrice du PP aux indépendantistes de gauche) a apparemment découragé les velléités .Un responsable très influent au Palau de la Generalitat affirmait il y a quelques jours à Equinox que le parti d’Artur Mas « n’irait pas contre Ada Colau, la majorité alternative est trop bigarrée ».

Au jeu du ni oui ni non

Ada Colau semble donc avoir la route dégagée pour continuer sur sa lancée, et tourne ses regards vers la présidence du gouvernement de Catalogne. Pour ce faire, elle accélère la mise en place de son nouveau parti Catalunya en Comú (la Catalogne en commun), émanation de son parti barcelonais Barcelona en Comú.

Ada Colau semble donc vouloir faire table rase de ses deux structures actuelles En comú Podem (la marque locale de Podemos) et Catalunya sí que es pot (qui s’était présentée aux élections catalanes). Pour arriver jusqu’aux portes de la Catalogne, la maire de Barcelone devra tenir d’une main de fer les différentes structures et groupuscules qui la soutiennent. BComú, ICV, Podem, EUiA et Equo, tous de gauche radicale, ont porté l’ancienne activiste à la mairie de Barcelone. Le défi consistera à regrouper toutes ces chapelles au sein de Catalunya en Comú.

mairie de barcelone indignésLe bras droit de Colau, Xavier Domenech, motivait les troupes ce week-end en déclarant lors d’un meeting qu’il fallait « chasser du pouvoir, la droite indépendantiste (PDECAT, l’ancienne CDC), ravagée par les coupes budgétaires et la corruption ». Oubliant un peu vite que PDECAT gouverne la Catalogne avec la gauche indépendantiste ERC.

Enfin Ada Colau et ses amis n’ont toujours pas dit s’ils étaient ou non en faveur de l’indépendance de la Catalogne. Depuis 3 ans, Ada Colau tourne autour du pot, en jouant à un habile mais exaspérant jeu du ni oui ni non. L’arrivée de Catalunya en Comú pourra peut-être résoudre le mystère du positionnement politique de la maire de Barcelone et de ses camarades.

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