La Catalogne veut internationaliser le processus indépendantiste. Nouveau coup dur pour le Parlement catalan qui se retrouve sous le feu des critiques de la France cette fois-ci à propos de la Catalogne française.
L’un des objectifs principaux des indépendantistes catalans est d’internationaliser le processus séparatiste. Des chefs d’états ou de gouvernements doivent -ou devront- appuyer officiellement la démarche des partis séparatistes pour que la Catalogne indépendantiste puisse s’inscrire dans un cadre légal. Deux pays sont particulièrement importants pour les indépendantistes catalans. L’Allemagne d’Angela Merkel qui donne globalement le ton politique de l’Union Européenne, et la France en sa qualité de pays voisin et influent. Deux pays qui devraient tourner le dos au partenaire madrilène pour flirter avec la Catalogne. Démarche compliquée pour les chancelleries européennes. Un nouvel exemple vient d’avoir lieu ce mois-ci.
Le parlement catalan est, une nouvelle fois, au cœur d’une crispation diplomatique, cette fois-ci autour de la partie française de la Catalogne, le département des Pyrénées-Orientales. La chambre catalane votait le 26 octobre dernier une résolution reconnaissant le droit d’auto-détermination des pays catalans. En France, les partis catalanistes ne réclament pas l’indépendance, mais une simple autonomie. Une démarche qui a suffi pour recevoir un non catégorique des plus hautes autorités de l’Etat français.
Une affaire « exagérée »
Selon le site d’information El Confidencial, le quai d’Orsay a fait part à l’ambassade d’Espagne à Paris de son « malaise » suite à cette résolution. Le message (note verbale en langage diplomatique) aurait été reçu par la diplomatie espagnole le 2 novembre dernier. Contactée par Equinox, l’ambassade de France à Madrid a indiqué que ce type de communication n’était pas destiné à être rendu public et a donc refusé d’infirmer ou de confirmer cet échange. Elle a toutefois précisé que la résolution du parlement de Catalogne avait été jugée par la France comme « malvenue, inopportune et inamicale ».
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En revanche, une source proche du Ministère des Affaires étrangères a confié à Equinox que « si l’information est sortie dans la presse, c’est que l’un des deux pays y avait son intérêt, et ce n’est pas la France ». La même source indique que l’échange diplomatique a d’ailleurs été largement « exagéré », et qu’il ne s’agissait pas là « d’une priorité ou de l’affaire du siècle pour la France ».
Il y a quelques semaines, dans le supplément catalan d’Equinox, Edouard Beslay le Consul de France à Barcelone, déclarait que Paris comprenait mal le mouvement indépendantiste catalan, mais que d’un point de vue local il pouvait comprendre « le pourquoi » de la question catalan.