Pourquoi autant de retards de trains en Catalogne ?

diada catalogne barceloneTrains régionaux annulés sans explications, graves retards, wagons qui s’arrêtent au milieu des voies : la situation du réseau ferroviaire catalan est chaotique. Les indépendantistes catalans accusent le gouvernement central de paralyser les trains de Catalogne. Etat des lieux.

Retards, coupures, incidents, pannes sont le lot quotidien des usagers des trains de banlieue de Catalogne, les Rodalies. L’aire métropolitaine de Barcelone est la 6e plus importante d’Europe avec 400 000 passagers quotidiens qui se repartissent sur  470 kilomètres. Les Rodalies de Catalogne battent des records de problèmes techniques avec en février dernier 80 000 usagers bloqués pendant 45 minutes. 

Les Rodalies sont gérés par l’Adif,  société publique qui dépend du Ministère des Transports espagnol. En 2015, Adif a enregistré 302 incidents en Catalogne. Près de 30% des incidents étaient directement liés aux infrastructures.

L’aire métropolitaine de Barcelone compte quatre type de réseau ferroviaires : le métro, le tramway, les Ferrocarriles de la Generalitat et les Rodalies Adif. Les deux derniers sont particulièrement vétustes. Ces 30 dernières années , alors que le nombre de passagers a triplé, les infrastructures restent les mêmes. Selon Ricard Riol, président de l’Association pour la Promotion du Transport public : « Les équipements sont trop vieux, et la fréquence de passage de trains trop importante, donc au moindre incident, ça crée un bouchon qui paralyse une grande partie du réseau ».

Un des points noir du réseau se trouve entre les stations Passeig de Gracia, Plaça Catalunya et Sants. Plus de 19 trains par heure transitent par ces stations. Si un seul train rencontre un problème, un bouchon se forme.

Les indépendantistes catalans accusent l’État espagnol

Ces problèmes d’infrastructures provoquent l’ire des indépendantistes catalans qui estime que l’Espagne laisse de côté les Rodalies de Catalogne pour développer ceux de Madrid. Le Ministère des Transport et de l’Équipement se défend de tout favoritisme et argue que depuis 2012, 110 millions d’euros ont été injectés dans les réseaux ferrés catalans, le double de Madrid. Concrètement, ces 110 millions d’euros ont été utilisé par le gouvernement espagnol pour développer les AVE, TGV espagnols, qui passent par Barcelone. Le réseau régional, lui, est bel et bien à l’abandon. Et le gouvernement espagnol donne une certaine priorité au développement du réseau de trains de banlieue de la capitale.


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Dans les années 90, le réseau madrilène a vu son époque dorée avec des investissements colossaux qui ont permis la création de 84 nouveaux kilomètres de voies, 17 tunnels souterrains et 20 nouvelles stations. Avec l’arrivée de la crise fin 2010, les investissements se sont stoppés nets. Plutôt qu’un Madrid contre Catalogne, la partie se joue plus Madrid contre le reste de l’Espagne. Les régions de Murcia, Valence et Alicante souffrent régulièrement de problèmes proches de ceux de la Catalogne.

Le camp séparatiste, à l’approche du 11 septembre et de la grande manifestation indépendantiste, estime toutefois qu’il s’agit de décisions madriènes visant à défavoriser la Catalogne et prône l’instauration d’une République catalane pour créer infrastructures permettant de sortir de la paralysie ferroviaire dans laquelle se trouve aujourd’hui la région.

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