Selon le dernier rapport Infoempleo-Adecco, le marché du travail espagnol continue sa lente reprise. Le salaire moyen n’évolue toutefois pas depuis 4 ans et cache de très fortes disparités selon les postes et les tranches d’âges.
Photo : Loic Djim
Le rapport Infoempleo-Adecco est chaque année accueilli comme un baromètre assez fiable de l’état du marché du travail en Espagne. Le rapport 2015 confirme « l’amélioration » de la situation espagnole mais détecte une certaine « perte de dynamisme ».
Pas d’augmentation du salaire moyen
Le salaire moyen en Espagne s’établit à 21 843€ annuels bruts en 2015, soit une moyenne nette mensuelle d’environ 1500€, à peu près le même chiffre qu’en 2012 . L’Espagne reste donc à la traîne de l’Europe, se plaçant dans les pays de la zone euro où la rémunération est la plus faible. Selon Eurostat, le salaire moyen espagnol est inférieur de 39 % à la moyenne de la zone euro (15,8 € par heure contre 22€ par heure).
Lire aussi : Les salaires en Espagne, inférieurs à la moyenne européenne
Si les salaires n’augmentent pas, les opportunités sont, elles, plus nombreuses. Le rapport souligne une augmentation des offres d’emploi et affirme que 31% des entreprises interrogées envisagent de recruter au cours des 12 prochains mois.
Trois régions sortent leur épingle du jeu dans ce domaine : Madrid, qui concentre 23% des nouvelles offres d’emploi, la Catalogne (22%) et le Pays Basque (11%). Plus de la moitié des nouveaux postes sont basés dans une de ces trois communautés autonomes. En Catalogne, 82% des nouvelles offres sont proposées dans la province de Barcelone.
Les moins de 26 ans à 1000€ bruts par mois
Les analystes alertent par ailleurs de fortes différences salariales qui semblent confirmer l’instauration d’un marché du travail à deux vitesses. Les plus fortes disparités sont observées selon les tranches d’âge. Ainsi les 41-45 ans perçoivent un salaire moyen de 2160€ bruts/mois tandis que les moins de 26 ans ont un salaire mensuel moyen de 1000€ bruts. Selon les experts, l’ampleur d’un tel écart ne s’explique pas seulement par la différence d’expérience professionnelle mais surtout parce que la baisse des salaires dans les entreprises est en grande majorité supportée par la génération arrivée sur le marché du travail pendant la crise.
Le rapport souligne également des différences importantes entre les catégories de postes, avec un salaire moyen de 3750€ bruts mensuels pour les dirigeants, 2400€ pour les professions intermédiaires et 1500€ bruts pour les employés. Enfin les hommes gagnent en moyenne 6500€ bruts annuels de plus que les femmes.