Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants et des forces de l’ordre dans la soirée du lundi 23 mai, à Gràcia. Les émeutiers protestaient contre l’expulsion des personnes qui occupaient une ancienne succursale bancaire.
Dans la soirée du lundi 23 mai, des affrontements sont survenus entre des dizaines de Mossos d’Esquadra et des centaines de manifestants dans le quartier de Gràcia, à Barcelone. Ces derniers protestaient contre l’expulsion des squatteurs qui occupaient depuis 2011 el banco expropriado, une ancienne succursale bancaire de CatalunyaCaixa située au 181 de la Travessera de Gràcia. Selon plusieurs sources policières, l’expulsion a commencé aux alentours de 9h40 lundi 23 mai, et l’opération se serait terminée vers 19h05. L’accès à un coffre-fort, dans lequel plusieurs personnes étaient réfugiées, a pris plusieurs heures.
En début de soirée, plus d’un millier de personnes sont venues protester contre cette expulsion. La manifestation a commencé aux alentours de 20h place de la Revolució et a continué dans des dizaines de rues et places du quartier jusqu’à 22h environ. Tout s’était déroulé sans incidents.
De multiples incendies
Peu de temps après, quelques groupes ont commencé à renverser et à brûler des containers, pendant que d’autres étaient occupés à casser des vitrines de plusieurs agences bancaires. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour disperser les groupes, mais des manifestants ont commencé à jeter des pierres. Certains Mossos d’Esquadra ont alors jeté des projectiles. Les émeutes se sont déroulées entre la place de la Revolució et la Travessera de Gràcia. Une voiture et une moto ont également été brûlées. Les pompiers sont rapidement intervenus sur les lieux et le quartier a commencé à retrouver son calme aux alentours de 23h30.
Un loyer de 65.500 euros annuel
Le banco expropiado était occupé depuis 2011. Le propriétaire des lieux avait commencé les démarches pour effectuer l’expulsion des squatteurs. Mais en 2015, année électorale, l’ancien maire Xavier Trias avait pris la décision que le loyer annuel, de 66.500 euros, serait à la charge de la municipalité. Après son élection, Ada Colau a tenté d’annuler ce contrat de location. Cependant, une clause indiquait que l’annulation du contrat obligeait le locataire à payer le loyer jusqu’à la fin de l’année. La mairie a arrêté de payer au 1er janvier 2016. Ainsi, le propriétaire a été jusqu’au bout de la procédure d’expulsion, entraînant l’intervention de la police catalane.
Résultats des affrontements : au moins quinze personnes gravement blessées et une personne arrêtée pour avoir un sac à dos rempli de pastilles inflammables. La succursale est désormais fermée avec une clôture métallique afin que personne ne puisse y entrer. Mardi 23 mai dans la matinée, la maire Ada Colau a fermement condamné ces émeutes. Elle a expliqué au micro de Rac1 que « les émeutes ne sont pas la voie (…) la voie est le dialogue et les alternatives ».