Mariano Rajoy : « La candidature socialiste de Pedro Sanchez est une farce »

Le Parlement débat sur la candidature socialiste de Pedro Sanchez pour présider le gouvernement espagnol. Mariano Rajoy a prononcé un discours très virulent contre son concurrent de gauche.

« Vous venez ici les mains vides, sans gouvernement, sans appui, vous cherchez une seule chose votre survie politique ». C’est avec cette sentence contre Pedro Sánchez que Mariano Rajoy a ouvert les débats qui visent à investir aujourd’hui le socialiste comme nouveau chef du gouvernement espagnol. Mariano Rajoy a prononcé un discours teinté d’ironie et de sarcasmes, pour qualifier la candidature socialiste d’irréelle, de farce, de fictive, d’imposture, de fraude, de vaudeville et de comédie, sous les applaudissements et rires exagérés des députés de droite. Sur le fond, Mariano Rajoy a critiqué les mesures économiques du candidat socialiste, affirmant qu’il s’agit d’un retour vers la précédente politique de José Luis Zapatero, qui a déjà ruiné une première fois le pays.

Même si il ne possède pas de majorité (tout comme son rival socialiste), Mariano Rajoy a rappelé une fois de plus que son mouvement, le Partido Popular, fut la force la plus votée lors des élections du 20 décembre dernier. Rajoy demande au socialiste de former un gouvernement de coalition, avec lui même à sa tête. Une proposition qui pour le moment est rejetée par Pedro Sánchez.

 


lire aussi : Résumé du discours d’investiture de Pedro Sanchez


Tout comprendre

Pourquoi le Parlement espagnol ne va voter que cette semaine pour choisir un chef du gouvernement, alors que les élections ont eu lieu le 20 décembre dernier ?

Le système espagnol est très lent car il s’agit d’un schéma parlementaire. Les groupes parlementaires ont entamé de longues négociations pour tenter d’élire un président. Depuis les élections du 20/12 – comme aucun parti politique ne dispose de la majorité absolue – les négociations se sont éternisées, d’où un délai extrêmement long.

 

Concrètement que va-t-il se passer ? 

Ce mardi 1er mars, le socialiste Pedro Sánchez a présenté son discours de candidat devant le parlement. Aujourd’hui , mercredi 2 mars, tous les présidents des groupes parlementaires vont lui répondre lors d’une journée marathon. À la fin de la journée (vers 23 heures) les députés voteront pour ou contre l’investiture. Pour être élu président du gouvernement, Pedro Sánchez devra recevoir une majorité absolue de votes en sa faveur.

Dans le cas contraire, il y aura une seconde journée de débat vendredi 4 mars, avec un deuxième tour, où cette fois-ci, une majorité simple de votes en sa faveur (plus de oui que de non) suffira à le faire élire. Dans le cas où Pedro Sanchez n’est toujours pas élu vendredi soir, le Parlement aura un délai de deux mois pour trouver un nouveau candidat, qui devra obtenir une majorité. Dans le cas contraire, au bout de ce délai, le Parlement est automatiquement dissous et de nouvelles élections législatives auront lieu.

 

Le socialiste Pedro Sánchez va-t-il être élu cette semaine ?

Ça va être compliqué. Pour être élu demain ou vendredi 4 mars à la majorité absolue, Pedro Sánchez aura besoin de 176 votes. Pour l’instant, le candidat dispose de 130 sièges, c’est-à-dire 90 de ses députés socialistes, et 40 des députés centristes de Ciudadanos, avec lesquels un accord a été signé. Les 123 députés du Partido Popular (droite), les 69 députés d’extrême gauche de Podemos et les 17 députés indépendantistes catalans voteront contre Pedro Sanchez, ce qui représente un bloc de 188 votes négatifs.

Pour être élu, lors du second tour vendredi, le socialiste a absolument besoin d’une abstention de Podemos ou du Partido Popular. Les centristes de Ciudadanos essaient de négocier – pour l’instant sans succès – avec la droite du Partido Popular afin que le groupe s’abstienne. Ceci permettrait l’élection de Pedro Sánchez dans une ambiance de grande coalition centriste et modérée.

Parallèlement, les équipes du candidat socialiste essaient de négocier avec les indignés de Podemos pour former « le gouvernement du changement », c’est-à-dire sans la droite. Les radicaux de Podemos refusent de s’associer aux socialistes à cause du pacte qui a été passé avec les centristes. Ciudadanos a de son coté annoncé qu’il romprait l’accord si les socialistes s’associaient à Podemos. Il est donc intéressant de suivre l’investiture pour voir quelle tournure vont prendre les débats et joutes verbales.

 

 

Rapport de force de la coalition Parti Socialiste + centristes de Ciudadanos

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