Jordi Pujol et sa femme Marta Ferrusola sont entendus aujourd’hui par le juge José de la Mata pour délit présumé de blanchiment de capitaux. L’ancien président de Catalogne a toujours rejeté ces accusations.
Le juge José de la Mata et la procureure anti-corruption Belén Suárez souhaitaient interroger le couple Pujol sur leur fortune découverte en 2014 sur des comptes bancaires en Andorre. La famille Pujol est l’objet de plusieurs enquêtes pour détournements de fonds, notamment dans la célèbre affaire dite « des 3% » [NDRL : les entreprises qui obtenaient les marchés publics de la Generalitat de Catalunya auraient, pendant des années, reversé 3% du total au parti de Jordi Pujol CiU)]. Témoignages et autres éléments de l’enquête font ainsi pesé de lourds soupçons sur l’origine de la fortune cachée dans la principauté voisine.
Un enrichissement suspect
L’ex-président catalan a reconnu avoir dissimulé au fisc plusieurs millions d’euros, et pendant plus de 30 ans. Il a cependant toujours défendu qu’il s’agissait d’un héritage de son grand-père Florenci. Il a gardé la même ligne aujourd’hui devant les juges, tandis que son épouse a utilisé son droit à ne pas répondre.
Selon le juge en charge de l’affaire, aucune affaire commerciale ne peut justifier un tel enrichissement de la famille Pujol, tandis que « plusieurs mouvements financiers mettent en évidence des opérations étranges ». José de la Mata estime que les Pujol ont « orchestré durant des années une stratégie coordonnée » de corruption et fraude fiscale.