Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, propose aux socialistes une coalition gauche/extrême gauche, en exigeant de devenir vice-président du gouvernement.
C’est une déclaration lourde de conséquences que vient de faire le leader de Podemos en direction des socialistes : une grande coalition de gauche/extrême gauche pour diriger l’Espagne. Depuis les élections du 20 décembre et la victoire relative de la droite, l’Espagne reste sans gouvernement. Toute cette semaine, le Roi d’Espagne Felipe VI a reçu les leaders des différents groupes parlementaires. Lors de son entretien, le chef de Podemos a affirmé sa volonté de former une grande coalition progressiste avec les socialistes, le parti d’extrême gauche Izquierda Unida, les indépendantistes catalans et les nationalistes basques.
Le socialiste Pedro Sanchez serait président du gouvernement et Pablo Iglesias vice-président avec un programme de réformes profondes dans les domaines du social (arrêt des expulsions de logements et mise en place d’un revenu pour les chômeurs en fin de droit), de la justice (plus d’indépendance des magistrats), la défense (une nouvelle vision face au terrorisme) et la politique extérieure. Pablo Iglesias souhaite que En Comu-Podem, la branche catalane de Podemos favorable au référendum indépendantiste, dirige un grand ministère « de la pluri-nationalité ».
De son côté, le leader socialiste Pedro Sanchez reste évasif, arguant que les électeurs de Podemos et socialistes ne comprendraient pas qu’il n’y ait pas d’accord. Dans le même temps, Sanchez ne veut pas fermer la porte à un accord avec le centre-droit incarné par Ciudadanos.
Inquiétudes en Europe du Nord
Si les pays du sud de l’Europe dirigés par la gauche radicale, comme le Portugal (en coalition socialiste/extrême gauche) et la Grèce (en crises économiques et politiques ) voient cette hypothèse d’un oeil bienveillant, c’est un sentiment inverse qui se dégage de pays comme la France ou l’Allemagne. La diplomatie espagnole menée par les conservateurs du Partido Popular cherchent des appuis parmi les socialistes européens, afin de dégager un grand accord à l’allemande entre la droite et la gauche. Les conservateurs demandent le soutien du gouvernement socialiste français et de Martin Schultz, président progressiste du parlement européen.
Le premier vote au parlement espagnol devrait avoir lieu la semaine prochaine. Mariano Rajoy sans majorité absolue devrait échouer et ça sera au tour des socialistes de tenter de former un gouvernement.