Elus et intellectuels espagnols se mobilisent contre la riposte à Daesh

guerre daesh

Elus, artistes et intellectuels de toute l’Espagne ont lancé cette semaine un manifeste. Ensemble, elles prennent position dans le type de réponse à donner après les attaques de Paris. 

Une centaine de personnes ont affirmé leur point de vue sur le site internet d’El Diario, lundi au soir, sur la marche à suivre après les attentats du 13 novembre. Un manifeste, signé par des activistes, des personnalités du monde de la culture, des maires du « changement » et des associations pour la défense des droits de l’homme, pour déclarer : No en nuestro Nombre (pas en notre nom). En cinq paragraphes, ils démontent la politique aujourd’hui mise en place pour riposter face à Daesh. Et en première ligne des signataires : Ada Colau, la maire de Barcelone.

Cette pétition veut lutter contre le terrorisme, l’islamophobie, les guerres, les atteintes à la liberté et les bombardements. Plusieurs arguments sont utilisés pour démontrer que la violence ne résoudra rien et que le pacifisme est la clé. Le premier adjoint au Maire de Barcelone Gerardo Pisarello comparait ainsi la riposte du gouvernement Hollande à du « terrorisme », « un acte indécent qui ne résoudra rien ».

Si la critique s’entend, la seule solution proposée par ces personnalités est un rassemblement, samedi prochain dans plusieurs villes d’Espagne. Une façon de lutter contre le terrorisme ?

Traduction d’une partie du manifeste.

(…) Nous nous refusons à participer à ce faux marketing entre droits et sécurité. Ici, à Paris, en Irak ou en Syrie, ce sont les peuples qui en pâtissent pendant que les uns et les autres trafiquent de l’influence, des armes et des intérêts géostratégiques. La haine fanatique des uns, ne peut expliquer la haine des autres. Nous nous refusons à être otages de la haine, de la terreur, de l’intolérance, ce serait s’effacer devant le terrorisme. (…)

Pour ces raisons, nous nous opposons drastiquement à quelques contre-attaques à la haine par encore plus de haine, plus d’intolérance, plus de morts innocentes, avec une réduction des droits et des libertés.

Ces mots font explicitement allusion à la politique de François Hollande, avec l’instauration de l’Etat d’urgence, et sa prolongation pendant 3 mois. Pour rappel, cette mesure a été décrétée au lendemain des attentats, en Conseil exceptionnel des Ministres. Elle prévoit en effet une possible restriction de la liberté de circulation, une assignation à résidence forcée pour toute personnes « dont l’activité s’avère dangereuse« , entre autres.

A Barcelone, le rassemblement est convoqué samedi 28 novembre à 17h sur la Plaça Universitat.

 

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