The Avener est le dj de la scène electro française qui cartonne en ce moment. Il s’est fait connaitre partout dans le monde avec son remix Fade Out Lines de Phobeee Kilder un son qu’ Equinox Radio Barcelone vous a jouè avant tout le monde. Dans une interview exclusive The Avener revient sur ses influences, ses coups de coeur et son album qui arrive en 2015.
Equinox Radio : The Avener comme ton nom ne l’indique pas tu es français, et tu es considéré par certains comme le renouveau de la scène électro française. Tu as explosé avec le remix de Phoebe Killdeer, Fade Out Lines, tu ressens quoi quand tu entends ce son partout ? Tu t’y attendais à ce succès?
The Avener : Ce titre là c’est vraiment nouveau pour moi car c’est un mélange d’acoustique et d’électronique, moi je viens d’un univers électronique. En ce moment je fais beaucoup de concerts et voyages à l’étranger et régulièrement j’entends le son à la radio ou à la télé et c’est juste super agréable de pouvoir écouter mon morceau partout. C’est une satisfaction personnelle énorme, mais je ne m’y attendais pas du tout, c’est vraiment une surprise sur moi.
ER : Comment fais tu pour réussir à garder l’esprit du son original Fade out line qui est un remix de Phoebe Killdeer de Nouvelle Vague – tu as parlé avec elle du son avant de le remixer ?
TA : Je suis tombé complètement amoureux de ce morceau. Je l’ai découvert sur Youtube pour la première fois via un partage d’un ami sur Facebook. En tant que producteur j’ai toujours aimé re travailler les morceaux que j’ai aimé à la base. Pour garder la couleur originale, je voulais donner plus d’énergie et de pep’s au son pour que ça redevienne un morceau dansant. Par rapport à mon métier de dj, c’est vraiment quelque chose que je fais depuis des années donc ça me paraissait logique de faire un re édit, de le faire connaître aux gens, toujours en gardant l’esprit et l’élégance de la chanson.
J’ai un petit dossier sur mon ordi dans lequel je met depuis 8 ans mes sons favoris chaque mois
ER : Comment fais-tu pour trouver des samples ? On sait que tu as repris Sixto Rodriguez, John Lee Hooker, Mazzy Star, The Be Good Tanyas, Andy Bey, Adam Cohen, est-ce que ce sont des sons que tu connaissais avant, ou alors tu t’enfermes en studio et tu cherches pendant des jours pour trouver la bonne mélodie ?
TA : Je n’ai pas vraiment une façon de faire. Ça fait dix ans que je suis dj avant tout. En étant dj on doit écouter beaucoup de musiques différentes pour avoir une culture musicale et faire des dj set très différents à chaque représentation. J’ai un petit dossier dans lequel je met depuis 7-8 ans mes favoris chaque mois. C’est très éclectique et pour mon projet d’album j’ai beaucoup pioché dans ce dossier. Par exemple Sixto Rodriguez, John Lee Hooker ce sont des morceaux que j’affectionne particulièrement mais qui ne fonctionnaient pas en l’état. Pour moi ça a été un travail de re arrangement sur ces sons là et c’est la ligne de conduite que j’avais à tenir.
j’ai déjà fait des re work de morceaux français, mais ce n’est pas toujours facile de convaincre les compositeurs des morceaux originaux de pouvoir sortir sur l’album.
ER : Dans tous les samples et remix dont tu parles il n’y a jamais de français, est-ce normal ?
TA : Ce n’est pas un choix qui m’est propre, j’ai déjà fait des re work de morceaux français, mais ce n’est pas toujours facile de convaincre les compositeurs des morceaux originaux de pouvoir sortir sur l’album. En l’occurrence, je suis très content des choix internationaux qu’il y a sur l’album. Peut-être pour les prochains projets il y a aura des re work de morceaux français.
ER : Peux- tu nous parler de ton album qui sort en janvier The Wanderings of the Avener ?
TA : Cet album va être multicolore et éclectique au niveau des influences. Ça ne sera pas club ou deep house, même si bien sûr il y en aura car ça fait parti de l’album. Mais j’en suis très content car il me ressemble à 100% dans mes choix musicaux et artistiques. Cet album reflète totalement mes années de travail en tant que dj. C’est un voyage puisqu’on y retrouve de la folk, de la soul, du jazz, du funk, des morceaux instrumentaux et quelques originaux à l’intérieur, dont vous aurez la surprise de découvrir.
je suis très content qu’il y ait des noms comme Gesaffelstein qui puissent s’exporter
ER : Que penses-tu des labels français actuels comme Ed Banger et en général de la scène électro française ? Par exemple il y a Brodinski qui sort pas mal de sons sur Bromance ou Gesaffelstein qui cartonne.
TA: J’ai commencé à mixer à 15 ans chez moi. Mes premières années c’était plutôt achat de vinyles très techno. Toute cette scène française ça m’enchante car il y a de plus en plus de français qui s’exportent à l’étranger. Moi je suis très content qu’il y ait des noms comme Gesaffelstein qui puissent s’exporter. La french touch revient de plus en plus. La musique électronique prend un tournant très agréable en France et c’est très positif pour l’avenir.