Equinox Radio & Magazine a rencontré le DJ français Breakbot et Irfane – chanteur sur le titre « Baby I’m yours » – lors de leur mix au Razzmatazz le 15 mars dernier.
Propos recueillis par N. Salvado et L. Singla – Photo SuperSlice
Tu es tout cool quand on te voit Breakbot mais tu as déclaré que tu pouvais retoucher un titre 1000 fois avant de le sortir. Quand sais-tu qu’il est achevé ?
Breakbot : C’est des conneries, c’était pour me faire mousser. En général c’est le premier qui est fait qui sort.
Vous avez un côté rétro dans vos sons, est-ce que vous êtes nostalgique en général ?
B. : On n’est pas vraiment nostalgique car on écoute des musiques d’une époque que l’on a pas connu. C’est plus de la curiosité.
Irfane : On est très heureux de vivre dans notre époque.
B. : Je n’ai pas envie d’en vivre une autre.
I. : Il n’empêche que nous avons les oreilles tournées vers le passé car c’est super inspirant.
Breakbot tu es également graphiste, comme le DJ So-me (NDLR: le graphiste officiel du label Ed Banger), qu’est-ce que le graphisme apporte au son et réciproquement ?
B. : Le graphisme permet de défendre un projet sur internet. Avant d’écouter, les gens sont touchés par l’image, ce qui permet d’avoir une identité visuelle marquée et ainsi on se souvient de toi.
Ton graphisme est assez poussé car un de tes personnages s’inspire d’un des neveux de Nixon ou encore le Breakbot en chocolat ?
B. : Ce n’est pas si poussé que ça, c’est fait avec amour.
Certains te considèrent comme un cousin musical de Daft Punk, c’est vrai ?
B. : Ca me fait plaisir, j’aime bien ce groupe.
Tu remixes à fond, quand tu remixes un artiste quelle est ta plus grande pression, la réaction de l’artiste remixé ou celle du public ?
B. : C’est plus un truc personnel, quelque chose dont je serai content. D’une manière égoïste je me dis que si ça me contente moi, ça contentera les autres.
Irfane j’ai lu dans une de tes interviews que tu avais énormément de mal à trouver des bons concerts, car les artistes que tu kiffes sont morts. Qui sont-ils ?
I. : Je ne kiffe pas que les artistes morts. Cependant il y en a énormément que l’on adore qui nous ont quitté : Curtis Mayfield, Michael Jackson, Mini Riperton, Nina Simon, Andy Gibb, Mozart.
Une légende se crée-t-elle lorsqu’un artiste meurt, un espèce de mysticisme ?
I. : C’est vrai que maintenant dès que quelqu’un meurt, on ressort tout l’inventaire, toute la discographie «il est tellement cool, il va nous manquer». Il y a un truc qui se crée. Je pense que la plupart des artistes que je regrette, malheureusement, ce n’est pas à cause d’un tweet.
B. : La liste est longue.
Breakbot, tu es assez reconnaissable par ton look, est-ce que tu penses que si tu te rasais la tête et la barbe, la sécurité des clubs te laisserait rentrer ?
B. : C’est sûr que non car ils ne me laissent déjà pas rentrer maintenant. Je serai évidemment banni de tous les clubs de France et de Navarre.
Qui copie le look de l’autre, Sébastien Tellier ou toi ?
B. : S’il y en a un qui devait copier l’autre ça serait moi. Mais je ne copie pas, j’ai juste la flemme d’aller chez le coiffeur et de me raser la barbe. Il y a trente ans, tout le monde se ressemblait, on avait tous à peu près la même tête. Je sais pas pourquoi aujourd’hui tout le monde veut se couper les cheveux.
Pour être un peu sérieux, Jim Morrison avait déclaré qu’il s’était laissé pousser la barbe et les cheveux car il avait honte de son physique et honte de monter sur scène. Est-ce ton cas ?
B. : C’est un truc un peu freudien, tu crois que je n’assume pas vraiment mon physique ? Non, ce n’est pas ça. J’aime bien être comme ça tout simplement.