Rosa Esteva est co-fondatrice du groupe Tragaluz, propriétaire, entre autres, des restaurants Bestial, Cuines Caterina, Luzi Bombón et de l’hôtel OMM. Rencontre avec une chef d’entreprise connue pour toujours dire ce qu’elle pense.
Comment a commencé l’aventure Tragaluz?
J’ai commencé il y a 28 ans, je m’étais séparée et cuisiner était ce que je savais faire de mieux. J’ai monté un petit restaurant. le Mordisco. Et cela a été un succès car beaucoup d’artistes célèbres sont venus, Barcelo, Mariscal, Pepe Cortes, et beaucoup d’autres .. Ils n’étaient pas encore connus à l’époque. Moi je m’occupais bien d’eux, et c’est comme ça que j’en suis arrivée là.
D’où vient le nom Tragaluz?
Le second restaurant que nous avons monté était une maison, nous avons enlevé le toit pour mettre un toit en verre et faire un puits de lumière, d’où le nom Tragaluz (lucarne). Et puis ce nom est devenu le nom emblématique de l’ensemble du groupe. Mais tous les établissements sont différents, et chacun a sa propre personnalité, des uniformes jusqu’aux assiettes ou aux couverts.
Tragaluz est un exemple de réussite dans une Espagne en crise, quelle est votre recette?
“Cariño, cariño, cariño”. Simplement. Lorsque vous faites les choses avec le coeur, que vous y mettez toute votre âme et que vous pensez du matin à soir à comment faire mieux, je pense que c’est le succès assuré. La crise n’a rien à voir avec cela. La crise a à voir avec le manque d’enthousiasme des gens pour sortir dîner. .
Vous êtes barcelonaise, que pensez-vous de la ville?
Je crois que jusqu’à tant que les gens qui dirigent cette ville ne changeront pas (soupir) … Ils ne nous laissent rien faire. Ils viennent tous les matins pour voir ce qu’ils peuvent faire pour te faire fermer. Nous faisons beaucoup d’efforts pour que nos sites soient agréables, nous avons eu une étoile Michelin, nous avons des établissements à la plage, sur Las Ramblas, partout.
Mais, par exemple, si vous avez un restaurant sur les Ramblas, vous devez mettre des chaises d’un tel style et si vous en mettez de plus jolies, on vous met une amende. Et si vous mettez une chaise de plus, on vous met une amende. Et c’est toujours comme ça. Alors il y a un moment où on devient un peu blasé. On devrait faire comme tous ces grévistes qui descendent dans la rue, faire une grève de chefs d’entreprises pour qu’ils nous laissent travailler.