L’Espagne encourage la fuite des entreprises de Catalogne

Hémorragie. Une liste, qui ne cesse de s’allonger d’heure en heure, démontrent que de nombreuses entreprises veulent changer leur siège social. Une mesure encouragée par le gouvernement espagnol.

Changer le siège social de son entreprise. Comme une traînée de poudre, cette démarche administrative, qui ne change rien à la présence des entreprises sur le territoire catalan, se repend depuis hier dans les conseils d’administrations des grandes entreprises barcelonaises. Hier la banque Sabadell a ouvert le bal en enregistrant son siège à Alicante (Valencia). La Caixabank, le fabricant de voiture Seat, les marques de cava Freixenet et Cordoniu, Gas Natural, s’interrogent à voix haute sur la possibilité de retirer leurs sièges sociaux de leur entreprise de Catalogne. L’argument de ces sociétés est double : si l’Etat Espagnol suspend l’autonomie de la Catalogne, la stabilité en sera affectée. Si la Catalogne obtient son indépendance, elle pourrait se faire expulser de l’Europe et l’euro. Ces entreprises, qui ont toujours avertie qu’elles étaient défavorables à l’indépendance, prennent donc les devants. Les premiers chiffres qui tombent semblent avoir effrayé le conservatisme des multi-nationales. Les agences de notation Moody’s, S&P’s, Fitch considèrent la dette catalane comme « pourrie ». Les banques de leur coté ont vu les actions chuter lourdement en bourse. L fond monaitaire international (FMI) a également livré une mise en garde : « Si le conflit s’eternise, la confiance envers l’Espagne peut s’ébranler ».

Le gouvernement espagnol s’infiltre dans la brèche

L’occasion était trop belle pour le gouvernement espagnol pour s’infiltrer dans la brèche. Le gouvernement qui devrait agir pour l’ensemble des catalans, qu’ils soient indépendantistes ou non, semble donc vouloir affaiblir économiquement l’ensemble du territoire catalan. Le conseil des ministres a approuvé en urgence ce matin un décret qui permet aux entreprises de changer leur siège social en moins de deux heures. Avec l’aval du parti socialiste, le décret permet de changer le siège social sans convoquer au préalable un congrès de tous les actionnaires.

Le gouvernement catalan se veut rassurant

Le très modéré ministre catalan des entreprises Santi Vila (PdeCat – Centre Droit) essaie de calmer le jeu. Vila se déclare maintenant contre une déclaration d’indépendance comme une grand part de son parti. Le ministre, avec ses équipes, fait le tour des grandes entreprises pour tenter de faire une médiation. Santi Vila a appelé à un cesser le feu entre les gouvernements catalans et espagnols. Le Pdecat propose de retirer la déclaration unilatérale d’indépendance, si l’Etat Espagnol retire du territoire les 10 000 policiers venus en renfort. Le gouvernement du PP a répondu non.

 

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