La mairie de Barcelone travaille sur la mise en place d’un plan contre l’islamophobie, afin de combattre les préjugés. Elle a également annoncé que la construction d’une grande mosquée n’était pas d’actualité.
La mairie de Barcelone vient de lancer un plan « pionnier » pour combattre l’islamophobie avec prévention, sensibilisation et garantie contre les discriminations. L’adjoint au maire Jaume Asens souhaite inclure dans la Norme du Vivre Ensemble des sanctions contre des manifestations de haine qui ne représentent pas des délits. « Ainsi, quand il ne s’agit pas d’un délit, elles pourront être traitées de façon administrative » a-t-il expliqué, en ajoutant que la réforme pourrait être approuvée d’ici un an.
Ce plan municipal contre l’islamophobie a pour objectif de combattre les discours de haine qui se construisent sur des préjugés et des stéréotypes qui menacent la cohésion sociale à Barcelone. Pour l’adjoint au maire, l’islamophobie « est aussi une grande usine qui alimente le djihadisme (…) démonter les clichés s’avère indispensable pour interdire la xénophobie ». La mairie se félicite de construire « le premier plan d’Etat avec ce type de caractéristiques ». Plus précisément, le plan comptera 28 mesures, dont 21 de prévention et 7 de garantie en cas de discrimination.
Pas de grande mosquée
Toutefois, Barcelone restera l’une des seules grandes villes européennes sans grande mosquée. Lola López, du département de l’Immigration, l’Interculturalité et de la Diversité, affirme qu’il ne s’agit pas d’un thème d’actualité car « ce n’est pas une priorité pour les communautés musulmanes de Barcelone » qui préfèrent améliorer les centres de culte de chaque quartier.
Selon le dernier rapport de la Plateforme Citoyenne contre l’Islamophobie, en 2015, il y a eu 278 cas recensés en Espagne, dont 28% à Barcelone. Dans la capitale catalane, les délits de haine ont augmenté de 19% en 2015 par rapport à 2014 et de 40% par rapport à 2013. La municipalité considère qu’il ne s’agit pas d’une véritable hausse, mais que ce sont plutôt les citoyens qui dénoncent de plus en plus.
La mairie prévoit des campagnes de communication dans les écoles, mais aussi auprès des habitants, communautés musulmanes et travailleurs municipaux. Elles donneront de la visibilité à l’islamophobie, afin qu’elle soit clairement associée à un danger pour la sociéte.